Bebat Ebook

À quoi ressemblera la mobilité en 2030 ? Personne n’a encore de réponse définitive à cette question passionnante. À l’horizon se dessinent toutefois déjà des évolutions claires qui bouleverseront en profondeur notre mobilité et notre société. Afin d’esquisser cette vision de l’avenir, nous avons demandé à des experts issus de tous les domaines du secteur de la mobilité de regarder dans leur boule de cristal.

Toutes ces nouvelles formes de mobilité, principalement électriques, entraînent aussi une croissance exponentielle du nombre de batteries. Des batteries qui doivent non seulement être produites, mais également être recyclées et vivre une deuxième (voire une troisième) vie. Un grand défi engendré par cette mobilité du futur attend donc Bebat, mais ce dernier y est parfaitement préparé. 2030 est bien plus proche qu’on ne le pense, surtout après avoir lu cet e-book.

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Bienvenue en 2030

Il n’est pas vraiment évident de prédire à quoi ressemblera précisément le secteur de la mobilité en 2030. Mais il y a pourtant quelques évolutions et tendances qui remettront en question le statu quo actuel. Cette problématique nous a poussés à consulter un certain nombre d’études récentes et à écouter tout un éventail d’experts issus du secteur de l’énergie, du secteur automobile, du secteur du leasing, du monde académique et du secteur logistique, afin de connaître leur vision sur la situation dans 10 ans.

Il est déjà certain que toutes ces nouvelles formes de mobilité, principalement électriques, entraînent une croissance exponentielle du nombre de batteries. Des batteries qui doivent non seulement être produites, mais également pouvoir bénéficier d’un suivi adapté après leur première vie.

  • À ce propos, nous avons publié un e-book intitulé ‘Rapport sur la mobilité électrique’.
  • Nous avions aussi examiné le cas des meilleurs élèves de la classe en matière d’électromobilité dans un premier e-book, à savoir ‘E-mobilité : ce que la Norvège pourrait nous apprendre’

En tant qu’organisme de gestion pour les batteries usagées, Bebat constitue avec le centre de tri Sortbat, grâce à sa mission et à sa vision, un maillon incontournable dans la chaîne de valeur économique des batteries depuis plus de 10 ans déjà. Au cours des six dernières années, Bebat a déjà collecté, transporté avec précaution, stocké en sécurité et – si le client le souhaite – aussi examiné et démantelé plus de 10 000 batteries VE.

L’objectif de ce troisième e-book est de suivre les développements de près et de nous préparer à proposer aux participants Bebat le service le mieux adapté. Un grand défi engendré par cette mobilité du futur attend donc Bebat. Nous voulons aussi collecter toujours plus de ces grosses batteries VE, mieux les recycler et les réutiliser de manière sûre afin de pouvoir créer de nouvelles applications à partir des matériaux de valeur. Et nous y sommes parfaitement préparés.

Bebat, l’unique point de contact pour toutes les batteries, vous souhaite une bonne lecture !

Il est clair depuis quelque temps déjà que l’arrivée de la mobilité électrique entraînera beaucoup de nouveaux défis et changements. L’e-mobilité remet en question la façon dont fonctionne actuellement le secteur de la mobilité. Dans ce chapitre, nous allons observer la manière dont différents acteurs, notamment les sociétés de leasing, le secteur de l’énergie, le secteur logistique, les concessionnaires automobiles... se préparent à cette percée « disruptive » d’ici 2030.

La mobilité deviendra-t-elle un concept collectif ? Quelles innovations nous attendent ? Comment va évoluer le rôle des concessionnaires automobiles ? Quel rôle jouera le fournisseur d’énergie à l’avenir ? Vous le découvrirez, et bien plus encore, ci-dessous.

L’an 2030 peut sembler encore très loin, mais il ne l’est pas tant que ça. Nous avons interrogé quelques personnes-clés du secteur sur la façon dont elles perçoivent l’avenir de la mobilité et la façon dont cette dernière va évoluer d’ici 10 ans. Leurs réponses ont déjà permis d’ébaucher quelques affirmations relatives au secteur de la mobilité en 2030.

Une fois que c’est parti, ça peut aller très vite.

Philippe Jacquemyns, Product Manager Volvo Trucks BeLux

On conduira moins de façon individuelle

La mobilité de demain sera en tout cas électrique, avec comme priorité l’expérience à l’intérieur de la voiture. Cela n’exclut pas que la conduite « sportive » avec les combustibles fossiles continuera aussi d’exister. On parle également de rouler à l’hydrogène, mais cette technologie est encore trop chère pour l’instant. Les autres mots-clés du futur sont « connecté » et « autonome ». On conduira moins de façon individuelle avec des voitures que l’on possède, et davantage en mobilité partagée et via la mobilité en tant que service. Il est difficile de prédire la vitesse à laquelle cela aura lieu. Les gens doivent y être préparés. Cela va encore prendre une génération, je pense. Nous avons le temps de nous y adapter. La grande aventure n’a pas encore commencé.

Stefan Kerckhoven, Managing Director Audi België/Belgique

Le véhicule du futur est connected, autonomous, shared & electric

Le concessionnaire automobile idéal doit tenir compte du mot CASE : connected, autonomous, shared et electric. Les voitures seront de plus en plus connectées. C’est important, car votre voiture signalera elle-même au garage que les pneus doivent être changés ou que les ampoules sont grillées, ou s’il faut en faire l’entretien. Ce flux de données sera crucial. Il est de l’intérêt tant du consommateur que du concessionnaire que les données soient partagées. Ces dernières permettront également à nos membres d’anticiper.

Pieter van Bastelaere, CEO Flanders Traxio

L’offre des concessionnaires automobiles va se diversifier

Nous avons aussi des membres qui ne juraient autrefois que par les voitures, mais qui ont désormais dans leur gamme des vélos et des vélos électriques. Et ils proposent aussi des solutions de mobilité. Concrètement : si vous amenez votre voiture à l’entretien, on vous proposera désormais plus souvent un vélo au lieu d’un véhicule de remplacement. Ce genre de diversification se voit de plus en plus chez nos membres.

Pieter van Bastelaere, CEO Flanders Traxio

L’e-mobilité ne concerne pas que les voitures

En fait, cela revient à dire que la mobilité ira bien au-delà des voitures. Il s’agira plutôt de la combinaison d’une voiture avec un ou plusieurs autres moyens de mobilité. (...) Je pense que la voiture , peut-être sous une forme légèrement différente ,sera toujours importante dans 10 ans.

Erik Swerts, Director Alphabet Belgium & Luxemburg

L’avenir des batteries : des plus grandes aux plus petites

L’augmentation du nombre de batteries collectées de trottinettes et vélos électriques, entre autres, entraîne d’une part un afflux de batteries plus grandes (de plus de 3 kg). D’autre part, on constate que nous recevons aussi des batteries de mini drones ou d’autres applications. C’est tout à fait l’opposé, puisqu’une telle batterie pèse à peine 2 grammes. C’est donc une affaire de taille.

Peter Coonen, Managing Director Bebat

La ville sera dédiée aux transports publics, aux véhicules électriques légers et aux vélos conventionnels

Quand on évoque 2030, je pense que les villes ressembleront à des endroits où les voitures en général, pas seulement celles équipées d’un moteur à combustion, seront presque entièrement bannies et remplacées par les transports publics, par des véhicules électriques légers tels que les trottinettes électriques et les vélos électriques, et par les vélos conventionnels.

Annick Roetynck, Manager at LEVA-EU

Il n’y a pas de problème énergétique

Si l’on comptabilise toute l’énergie que l’on utilise actuellement, on a alors besoin d’un peu plus de 15 Térawatts. Le soleil produit 85.000 Térawatts. Si nous en prélevions ne serait-ce que 1 %, et un rendement de 2 %, alors nous pourrions tout faire sur Terre. Le Maroc est déjà un bon élève, nous avons encore un peu de travail à faire.

Mark Pecqueur, rofesseur de technologie automobile et chercheur à la haute école Thomas More

L’objectif ? Zéro émission

La qualité de l’air continuera à être importante à l’avenir, l’objectif étant le « zéro émission ». On y prête tous attention dans les environnements urbains. Le point de saturation est presque atteint. On va donc devoir faire plus avec moins.

Philippe Jacquemyns, Product Manager Volvo Trucks BeLux

La traçabilité des batteries doit jouer un rôle-clé

Le suivi de la batterie dans le véhicule ainsi qu’au moment où cette dernière en est retirée vont être très importants. Outre la standardisation des batteries dans les modules, la traçabilité de ces dernières doit aussi être une priorité. Chaque batterie devrait, tout comme chaque voiture, avoir une sorte de numéro de châssis pour assurer un bon suivi du recyclage et de sa réutilisation.

Decrock Decrock, Legal & Public Affairs Manager Bebat

L’introduction d’une technologie ne dure jamais 10 ans

L’introduction d’une technologie, dans ce cas-ci la conduite électrique, va évoluer très vite une fois un certain obstacle passé. Il ne s’est pas écoulé 10 ans entre le moment où 5 % de la population avait un GSM et celui où 90 % de la population en possédait un. Il ne s’est pas écoulé 10 ans entre le moment où 5 % des gens avaient une télévision et celui où 90 % des gens en possédaient une. Pourquoi en irait-il autrement dans le cas présent ? Ça va aller très vite.

Michel Davidts, eMobility manager BeLux bij Eneco Groep

Faire de la soupe de poireaux à partir de poireaux est facile, mais l’inverse n’est pas vrai.

Mark Pecqueur, professeur de technologie automobile et chercheur à la haute école Thomas More

Notre panel d’experts s’accorde sur un point : une (r)évolution du secteur de la mobilité se profile à l’horizon, ce qui entraînera une augmentation du nombre de bus, camions, camionnettes, motos, véhicules et bateaux électriques sur le marché. Une prévision qui est d’ailleurs soutenue par des études telles que The Electric Vehicle Outlook de Bloomberg.

Le moment est aujourd’hui venu de déterminer quels éléments seront effectivement nécessaires pour concrétiser une telle révolution et quel rôle jouera le concept d’« économie circulaire » à cet égard. La transition vers une mobilité électrique sera en effet indissociable d’une évolution en matière de production et de stockage de l’énergie renouvelable, ainsi que d’une prise de conscience concernant les principes de l’économie circulaire.

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Une responsabilité accrue pour les producteurs

La prise de conscience croissante liée aux principes de l’économie circulaire fait peser une grande responsabilité sur les producteurs, qui devront tenir compte dès la conception de leurs produits de la mesure dans laquelle ces derniers pourront être réutilisés ou les matériaux pourront être recyclés à la fin de leur vie, et par conséquent réfléchir à de possibles applications alternatives durables. Dans les années à venir, nous serons donc confrontés collectivement et individuellement à divers bouleversements complexes.

Une collaboration renforcée

En plus de la concrétisation d’une économie circulaire, la coévolution des innovations ne va cesser de gagner en importance. La coévolution est le processus évolutif selon lequel les produits et les secteurs s’adaptent en permanence les uns aux autres.

Elle mène souvent à un accord de coopération qui a pour conséquence que les produits deviennent indispensables aux secteurs et vice versa. Pensez par exemple à l’utilisation d’une batterie VE dans des applications de stockage domestique.

Sur le plan technique, il s’agit d’une donnée intéressante. Lorsque la capacité de la batterie n’est plus que de 70-80 %, cette dernière peut encore tout à fait servir pour stocker de l’énergie. Cette solution est plus avantageuse qu’un Powerwall par exemple, mais elle représente aussi un défi pour les constructeurs : ils doivent créer un modèle de batterie propice à la réutilisation et qui facilite le démantèlement, le contrôle et le diagnostic.

Prof. Dr. Ir. Joeri Van Mierlo, VUB MOBI

Les modèles d’entreprise prédominant dans le secteur de la mobilité évolueront et subiront quelques modifications dans les années à venir. Ce chapitre se concentre sur les innovations possibles qui se profilent dans le secteur sur le plan commercial.

L’e-mobilité, c’est bien plus qu’un véhicule à roues : elle s’accompagne de tout un secteur de services.

rof. Dr. Ir. Joeri Van Mierlo VUB-MOBI

La mobilité deviendra un service

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Ne dites plus « Qui sera le plus grand constructeur automobile ? » mais plutôt « Qui sera le plus grand fournisseur de mobilité ? », car c’est bien ce vers quoi nous allons. (...) La mobilité en tant que service veillera à ce que moins de voitures individuelles soient vendues, mais pas forcément à ce que moins de voitures soient vendues dans l’absolu. Via l’autopartage, les véhicules parcourront probablement plus de kilomètres et devront donc être remplacés plus rapidement.

Stefan Kerckhoven, Managing Director Audi België/Belgique

Priorité à l’expérience

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Chaque marque voudra offrir la meilleure, la plus plaisante, la plus spectaculaire expérience. Contrairement à aujourd’hui, nous pourrons alors par exemple travailler en voiture. Ou jouer avec les enfants, nous divertir... Cette nouvelle priorité aura un impact de taille sur l’équipement intérieur des voitures.

Stefan Kerckhoven, Managing Director Audi België/Belgique

Des moyens de transport abordables grâce aux possibilités de publicité

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Les véhicules autonomes et partagés seront-ils abordables ? Je pense qu’ils seront en grande partie gratuits. Les gens pourront tout simplement faire massivement de la publicité par le biais de cette nouvelle forme de mobilité, ce qui la rendra vraisemblablement gratuite.

Mark Pecqueur, docent en onderzoeker aan de Thomas More hogeschool

Concept de leasing pour les batteries

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Au fur et à mesure que la capacité de la batterie augmente, sa durée de vie et son autonomie augmentent également. Voilà pourquoi Renault, par exemple, se penche déjà sur les possibilités en matière de leasing des batteries. Cela permettrait de revoir le TCO (Total Cost of Ownership ou coût total de possession) des véhicules électriques. De plus en plus de fabricants proposeront dès lors des formules de leasing ou de location pour leurs batteries, mais également pour les batteries réutilisées ou bénéficiant d’une seconde vie, cela étant la solution la plus rentable.

Philippe Decrock, Legal & Public Affairs Manager Bebat

Modèle de revenus pour l’énergie propre

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Avec des installations intelligentes vehicle to grid et vehicle to home, nous pouvons injecter bien plus d’énergie propre dans le système. Et ce, sans construire de centrales à gaz. Gardez à l’esprit qu’une batterie automobile complètement rechargée contient le soir (après avoir parcouru 40 km) encore plus de 90 % d’énergie. Cette énergie peut servir. À condition de mettre en place un cadre légal, on peut même créer un modèle de revenus.

Nouveaux partenariats

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On constate également aujourd’hui la fusion de quatre secteurs qui n’avaient auparavant rien en commun : les acteurs de l’énergie, l’automobile, les batteries et le traitement de données. (...) En tant que fournisseur d’énergie, nous allons essayer de faire fonctionner nos technologies dans le cadre de partenariats : nous en comptons déjà 13 sur le marché de l’automobile que nous pouvons aider avec ces technologies.

Michel Davidts, eMobility manager BeLux bij Eneco Groep

La batterie est à la fois la force et le talon d’Achille des voitures électriques.

Philippe Decrock, Legal & Public Affairs Manager Bebat

L’arrivée de batteries puissantes a été le facteur déterminant ayant permis la percée définitive des voitures électriques. D’abord la batterie de type nickel-hydrure métallique (NiMH) et quelques années plus tard la batterie lithium-ion.

Inutile donc d’insister à nouveau sur l’importance des recherches menées sur les développements liés à ce maillon essentiel de la chaîne. Mais quelles études sont aujourd’hui en cours ? Quels développements ont encore le vent en poupe actuellement et l’auront toujours dans un futur proche ? Voici un aperçu de plusieurs projets importants.

La batterie de demain

Kristina Edström de l’université d’Uppsala en Suède essaie d’organiser les recherches de l’Europe en vue de mettre au point les batteries de demain. Son initiative Battery 2030+ a débuté au printemps 2019 : ce projet de recherche européen s’étalant sur dix ans doit remodeler l’univers des batteries.

Il s’agit de recherches approfondies menées sur une longue période. Selon Kristina Edström, cette démarche est indispensable pour faire de véritables progrès dans les recherches visant à créer des batteries durables à base de matières premières présentes en abondance. Son projet a récemment reçu un subside du programme Horizon 2020.

Nous allons aborder les défis liés à la fabrication de batteries à ultra-hautes performances. Nous devons à cet effet utiliser l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle pour découvrir de nouvelles matières et, en particulier, nous concentrer sur les associations pouvant entraîner des réactions néfastes pour la durée de vie de la batterie. Nous développerons des fonctionnalités intelligentes pour tous les types de batteries, jusqu’aux plus petites, et prêterons vraiment attention à la durabilité.

Kristina Edström

Durant dix ans, les chercheurs participants, venant jusqu’à présent de 17 institutions partenaires issues de neuf pays, se concentreront sur la batterie du futur. L’objectif secondaire est de fournir à l’industrie européenne une technologie actualisée en matière de batterie.

La batterie idéale pour l’e-mobilité

Le plus grand centre de recherche dédié à la batterie idéale pour l’e-mobilité aujourd’hui dans l’UE est le Battery LabFactory à Brunswick, qui compte une centaine de collaborateurs dont 70 doctorants.

Ce centre de recherche soutenu par les autorités allemandes entend atteindre un meilleur prix de revient pour les batteries VE moyennes en utilisant d’autres matériaux et matières premières, mais également en tirant profit des connaissances et de la technologie pour produire des cellules de batterie au lithium-ion principalement (ainsi qu’au lithium-soufre, entre autres). Les recherches portant sur les anodes à base de silicium à intégrer aux systèmes de batterie sont également essentielles.

La recherche liée aux batteries en Belgique

La Belgique n’est pas en reste en matière de recherche : diverses institutions se consacrent à différents aspects du développement des batteries.

Batterij Labo

EnergyVille (Genk) et VITO disposent dans leur Batterij Labo d’une infrastructure unique afin d’accélérer le développement de nouvelles chimies et de nouveaux modèles de batterie. EnergyVille a également mis au point des outils destinés à l’analyse et au traitement des données des batteries (cf. batal.vito.be ).

Green Propulsion

En 2001, l’université de Liège a fondé Green Propulsion, une spin-off avec laquelle elle a déjà acquis plus de 15 ans d’expérience dans les applications hybrides et électriques, entre autres pour les véhicules particuliers, les taxis, les bus et d’autres moyens de transport en commun tels que les trams (notamment des trolleybus mixtes caténaire/batteries).

Battery Innovation Center

Depuis les années 70, la VUB mène des recherches en matière d’électromobilité qui sont aujourd’hui coordonnées par VUB-MOBI : la technologie des batteries est au cœur des activités de ce groupe de recherche dans ce qu’on appelle le Battery Innovation Center (BIC) (BIC).

Il a aussi récemment entamé la construction d’une dry room (pièce sèche) ultramoderne destinée à la production de nouvelles technologies de batterie. Cela devrait permettre d’accroître considérablement la capacité des batteries pour voitures électriques. La VUB espère ainsi parvenir à une autonomie de 800 kilomètres pour ce type de véhicules. Cette dry room est un facteur indispensable pour mettre au point la prochaine génération de batteries à partir de matériaux innovants.

La VUB a d’ailleurs également joué un rôle majeur dans le développement international d’AVERE, l’association européenne pour l’électromobilité.

Green Energy Park

En juillet 2019, la VUB et l’UZ Brussel ont par ailleurs créé à Zellik le Green Energy Park, un pôle de recherche où d’importants investissements ont été consentis pour fonder un centre d’expertise dédié aux systèmes énergétiques et aux solutions de mobilité durables et intelligents.

Le Green Energy Park est un terrain d’essai réaliste et neutre en CO2 doté d’un réseau électrique à grande échelle, d’un réseau de chaleur à ultrabasse température et de nombreuses possibilités en matière de mobilité électrique. Un centre de données vert soutiendra le parc avec la puissance de traitement nécessaire afin de pouvoir développer des solutions de pointe durables.

Toute personne faisant partie de ce Smart Multi Energy Grid neutre en CO2 peut fournir et consommer de l’énergie. La base de l’approvisionnement énergétique provient de la chaleur résiduelle du centre de données ainsi que de sources d’énergie renouvelable telles que l’énergie solaire et éolienne. Cette énergie est stockée entre autres dans des batteries, des voitures électriques, des solutions de stockage de chaleur et des champs BEO (un réseau fermé de conduites dans lesquelles l’eau est chauffée ou refroidie par le sol).

La demande de batteries automobiles et des matières premières nécessaires (notamment le cobalt et le lithium) s’est renforcée et continuera à augmenter avec le développement du marché EV (voir encadré). La réutilisation, la seconde vie et le recyclage des batteries revêtent dès lors une importance capitale.

Les caractéristiques des batteries EV exigent en effet une autre approche en fin de vie que celle qui est appliquée actuellement pour les batteries traditionnelles. Concrètement, cela veut dire que nous devons revoir le recyclage actuel – et son financement – afin d’être prêts quand, dans quelques années, les batteries EV arriveront en masse en fin de vie.

Une caractéristique notable des batteries EV est qu’elles ont déjà une longue vie derrière elles avant de pouvoir être recyclées. Cela veut donc dire qu’il y a actuellement beaucoup de batteries EV en circulation mais qu’elles ne sont pas encore à la fin de leur vie. À terme, il sera nécessaire de faire des investissements pour pouvoir les recycler toutes.

Dr. Ir. Alain Vassart, Secretary General of EBRA

Toujours plus de batteries EV

Batteries on wheels: the role of battery electric cars in the EU power system and beyond, une étude menée en 2019 par Element Energy Consulting de Cambridge montre qu’en 2025, environ 10 % de l’ensemble des ventes européennes de véhicules neufs seront des véhicules électriques ou à faibles émissions, ce pourcentage devrait même atteindre 25 % en 2030. Les « battery electric vehicles » (BEV) devraient être la technologie motrice qui dominera après 2020. Cela veut dire qu’en 2030, 85 % du parc automobile sera encore composé de véhicules roulant aux combustibles fossiles mais les chiffres devraient s’inverser d’ici 2050, avec 20 % de véhicules aux combustibles fossiles et 80 % à l’électricité.

La croissance constante, qui connaîtra une accélération en 2025, aura pour effet que la plupart des 17,5 millions de véhicules électriques circulant sur les routes européennes seront relativement récents. Mais d’ici cette date, 125 000 véhicules électriques plus anciens seront retirés de la circulation et leurs batteries seront donc récupérées. Environ 15 % de ces batteries seraient alors si endommagées qu’elles ne pourraient pas être destinées à des applications de seconde vie et prendraient immédiatement la voie du recyclage, afin d’en récupérer 2 800 tonnes de métaux valorisables.

Nouvelles façons de recycler

La capacité de recyclage européenne devra donc être significativement renforcée. Selon l’étude Battery on Wheels, la capacité de recyclage actuelle dans l’UE sera déjà beaucoup trop faible d’ici 2025 rien que pour les véhicules électriques en fin de vie. Nous nous dirigeons vers une demande de recyclage qui augmentera jusqu’à près de 100 000 tonnes de batteries d’ici 2040.

Mais cette capacité n’est pas le seul problème que nous devons aborder intelligemment... Il y a aussi certains autres éléments qui nous poussent à revoir le processus de recyclage existant si nous voulons optimiser financièrement la chaîne de valeur. Le Dr. Ir. Alain Vassart, secrétaire général d’EBRA (European Battery Recycling Association) nous explique quelques éléments clés qui devraient le permettre.

Garantir un transport sécurisé

Le transport des batteries est soumis aux instructions étendues de l’ADR (A*ccord européen relatif au transport international des marchandises *Dangereuses par Route). La sécurité du transport est ainsi garantie, mais les prescriptions reprises dans cet accord évolueront encore à l’avenir.

Gérer intelligemment les nouveaux matériaux

Étant donné que les fabricants de batteries évoluent vers des batteries contenant moins de métaux critiques (pensez par exemple au cobalt, dont l’extraction est difficile et coûteuse), les entreprises de recyclage doivent développer une nouvelle approche en matière de récupération des matériaux pour rendre possible le financement de leur activité.

Il est évident que l’Europe a du retard sur le plan des matières premières brutes de base et de leur réutilisation. Les choses devront « bouger » en ce qui concerne les composants et la production de cellules. En Europe, nous pouvons nous targuer d’avoir des connaissances et un instrument opérationnel solides pour la production de blocs batteries et le recyclage des batteries EV en fin de vie.

Les recherches en la matière sont en plein développement (augmentation de l’efficacité du recyclage, nombre plus élevé de matériaux finaux qui peuvent être extraits et réutilisés, réduction de l’impact environnemental...). Les améliorations opérées sur les objectifs de recyclage et les économies d’échelle, associées à un plus grand volume de batteries EV, permettront une diminution du coût du recyclage.

Optimiser le processus de démantèlement

À cause de leur poids (entre 200 et 300 kg), beaucoup de batteries EV sont trop grosses pour pouvoir être recyclées en une fois. C’est pourquoi il faudrait à chaque fois d’abord démonter la batterie avant qu’elle puisse être recyclée.

Il s’agit en outre souvent de « blocs », composés de différents éléments, qui nécessitent parfois un autre traitement afin de pouvoir être recyclés et/ou réutilisés de manière optimale.

D’ailleurs, le démantèlement se fait encore manuellement car chaque voiture a un modèle et un type de batterie différents. Afin de réduire les coûts, il est dès lors nécessaire d’évoluer vers un système plus automatisé, où nous pourrions même faire appel à l’IA (intelligence artificielle) pour optimiser l’ensemble du processus. Selon Alain Vassart, il est important aussi d’adapter le recyclage en fonction du type et du contenu de la batterie.

Un scénario idéal pour le traitement d’une batterie EV en fin de vie pourrait ressembler à ce qui suit. Vous pouvez en outre faire appel aux services de Bebat pour chacune des étapes :

Modifier la législation

La législation existante ne satisfait plus non plus à l’arrivée des batteries EV en fin de vie. La directive actuelle sur les batteries (2006/66/CE) stipule que le fabricant de batteries ou de voitures est responsable du coût total de la collecte et du recyclage de la batterie. Pour les batteries EV, il est cependant beaucoup moins facile de le concrétiser de façon univoque que pour les batteries traditionnelles. Non seulement la production des batteries, mais aussi la législation relative à ces dernières, devront subir une métamorphose. Nous nous sommes donc tournés vers Peter Binnemans, secrétaire général d’Eucobat, l’asbl qui a été fondée par les plus grands centres européens de collecte et traitement des batteries (dont Bebat fait partie).

Pour lui, il convient tout d’abord de faire une différence entre la « réutilisation » et la « seconde vie » d’une batterie EV.

On parle de réutilisation lorsque la batterie est réutilisée en tout ou en partie pour le même objectif que celui pour lequel elle a été conçue. Et on parle de seconde vie lorsque la batterie est utilisée pour une application autre que celle pour laquelle elle a été conçue. Pensez par exemple à l’utilisation des batteries issues des véhicules électriques dans les systèmes de stockage d’énergie.

Peter Binnemans, Secretary General Eucobat

La réutilisation et la seconde vie des batteries usagées de véhicules électriques ne sont toutefois pas prévues dans la directive actuelle relative aux batteries et soulèvent dès lors quelques questions, surtout en ce qui concerne la seconde vie. Peter Coonen développe :

Dans le cas de la seconde vie des batteries de véhicules électriques, il convient de définir clairement la responsabilité pour les produits. Étant donné la nouvelle application du produit, qui implique d’éventuelles modifications techniques, celui qui commercialise les batteries en seconde vie doit, dans ce cadre, être considéré comme producteur de batteries et doit donc apposer son nom, sa marque ou une autre distinction particulière sur la batterie.

Peter Coonen, Managing Director Bebat

Une donnée importante à cet égard est que, par la nature spécifique des batteries EV et leur seconde vie, le principe de responsabilité existant va devoir être revu.

L’organisation internationale Eucobat adopte en cela une position claire et affirme qu’il va devoir y avoir plus de clarté dans la législation par rapport aux éléments suivants :

  • À quel moment sera-t-il mis fin à la « responsabilité élargie des producteurs » du premier producteur ?
  • Qui endosse la « responsabilité élargie des producteurs » pour les modules, les stacks et les cellules qui sont retirés lors de la réaffectation mais qui ne sont pas réutilisés ?
  • Qui endosse la « responsabilité élargie des producteurs » pour les batteries qui sont commercialisées en seconde vie et comment seront réglés le marquage de la batterie et l’immatriculation du producteur ?
  • Comment seront réglées les garanties financières pour les premier et deuxième producteurs ?

La portance européenne

La Commission Européenne a récemment établi de nouveaux objectifs pour les émissions deCO2des véhicules particuliers et ambitionne de réduire celles des voitures et camionnettes neuves de 15 % dès 2025 et de 30 % dès 2030.

Afin d’atteindre ces objectifs européens ambitieux, on devra donc vendre de plus en plus de véhicules électriques. Une augmentation des ventes de véhicules électriques est dès lors prévue autour de cette période. Ces ventes croissantes de véhicules électriques entraîneront inévitablement une augmentation du nombre de batteries qui circuleront sur le marché.

Nous pouvons donc affirmer que la demande de batteries dans l’UE ne va cesser de croître.

Tout est affaire de batteries

Les batteries représentent un tiers du coût d’un véhicule électrique. Au fur et à mesure que le prix des batteries va diminuer, la demande de véhicules électriques va augmenter.

Les acteurs principaux sont encore en Asie

À l’heure actuelle, la Chine domine la production mondiale de cellules lithium-ion, avec près de 60 % du marché mondial. Le Japon occupe la deuxième place avec 17 % et la Corée est troisième avec 15 %. L’UE ne représente pour l’instant que 1 %, bien que le bureau de consulting en technologie français Avicenne Energy prévoie que cette part devrait atteindre 10 à 15 % d’ici 2025.

Selon Bloomberg, la Chine dirigera encore ce marché dans les prochaines années, mais l’Europe deviendra la deuxième plus grande région ou le deuxième plus grand marché. Les signes d’une croissance rapide en Europe sont d’ores et déjà présents ; la capacité de production de cellules devrait dépasser 1 tWh d’ici 2025. On s’attend également à ce que le prix des batteries diminue ; elles coûtent aujourd’hui 154,50 €/kWh et devraient tomber à à peine 55,83 €/kWh d’ici 2030.

Situation en Europe

L’étude Ricardo Energy & Environment a mis en avant les points forts et les points faibles de la chaîne de valeur des batteries en Europe. Le schéma sur la page suivante montre pour quelle activité de la chaîne de valeur des batteries de demain il est nécessaire d’entreprendre d’autres actions.

Analyse SWOT pour la chaîne de valeur des batteries EV dans l’UE
Analyse SWOT pour la chaîne de valeur de la batterie EV en Europe
Plan d’action stratégique pour les batteries en Europe

La Commission de l’UE a récemment lancé un plan d’action stratégique pour les batteries. La Commission entend ainsi atteindre un certain nombre d’objectifs :

  • Prendre la tête dans une industrie importante pour l’avenir.
  • Soutenir l’emploi et la croissance dans une économie circulaire.
  • Assurer une mobilité plus verte, durable et un meilleur environnement pour les citoyens de l’UE.

Fondée par la Commission européenne en 2019, Batteries Europe est la plateforme de recherche et d’innovation d’European Battery Alliance (EBA). Sa mission est de coordonner la recherche sur les batteries au niveau de l’UE.

La plateforme a validé en décembre 2019 son premier IPCEI (Important Projects of Common European Interest) sur les batteries. 7 pays européens ont ainsi reçu un soutien étatique de 3,2 milliards d’euros qu’ils vont utiliser pour la recherche sur les batteries. Il s’agit de la Finlande, la France, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne, la Suède et la Belgique. L’Europe espère que cela entraînera encore 5 milliards d’euros d’investissements privés supplémentaires.

La vision et le rôle de Bebat et de Sortbat

La Commission tente de lancer une approche européenne transfrontalière et intégrée, qui s’adresse à l’ensemble de la chaîne de valeur de l’écosystème des batteries et qui est axée sur la durabilité, à commencer par l’extraction et le traitement des matières premières, la phase de conception et de production des cellules de batterie et des blocs batteries, et leurs utilisation, seconde vie et recyclage dans une économie circulaire.

Dans le cadre de la transition aux énergies renouvelables durables, la Commission européenne accorde une grande importance au développement et à la production des batteries pour l’Europe. Elle les considère comme un élément essentiel de la compétitivité du secteur automobile et du secteur énergétique et les a donc déjà repris dans la stratégie pour la nouvelle politique industrielle, en vue de faire de l’UE le leader mondial sur le plan de l’innovation, de la numérisation et de la réduction des émissions de CO2.

L’Europe a le potentiel de dominer le marché international en ce qui concerne le traitement sécurisé et écologique des batteries usagées. Les marchés pour les batteries importantes se développent rapidement, comme celui pour les accus lithium-ion utilisés dans les véhicules électriques. Il en résulte qu’à un certain moment, nous serons confrontés à une grande quantité de batteries usagées, tant en Europe que dans le reste du monde. Il convient de bien gérer ces flux de déchets afin de pouvoir récupérer le plus possible de matériaux de valeur. La Commission a étudié les possibilités de développer une économie circulaire en Europe pour ces batteries. Consultez ici l’intégralité du rapport de la Commission

D’autre part, le Strategic Emercency Technology Plan (SET-PLAN) est un élément central de la politique européenne en matière de climat et d’énergie. Les priorités relatives aux batteries ont déjà été publiées en novembre 2017 par les projets Horizon 2020. Leur suivi est effectué par Batteries Europe.

Nous nous attendons à ce que le poids des batteries motrices vendues en 2019 soit supérieur à celui de toutes les batteries d’ordinateur, de télécommandes... regroupées. Il s’agit là d’une nouvelle donnée et cela signifie aussi que nous assistons à une métamorphose. Nous faisons dès lors de grands pas en avant pour nous y préparer.

Peter Coonen, Managing Director Bebat

L’arrivée de l’électromobilité implique une utilisation accrue des batteries, grandes comme petites. L’électromobilité est bonne pour l’environnement et nous sommes très contents de cette évolution. Mais toutes les batteries devront un jour être recyclées ou, qui sait, réutilisées et c’est justement là la vision et le rôle de Bebat : collecter le plus de batteries possible, les recycler et réutiliser au mieux et les traiter de manière sécurisée.

Bebat a de l’expérience non seulement avec les petites batteries mais a aussi, ces dernières années, déjà collecté, trié et recyclé un peu plus de 10 000 batteries EV. Nous voulons utiliser et partager cette expérience et ces connaissances de manière optimale. Chez Bebat, nous travaillons chaque jour à un environnement meilleur. Nous voulons en outre contribuer à la révolution de l’électromobilité en nous occupant au mieux de toutes les batteries à la fin de leur première vie.

Nouvelle chaîne de valeur pour les batteries

Pour traiter de façon (plus) intelligente les batteries en fin de vie dans l’économie circulaire, il est capital de réétudier la chaîne de valeur.

La vision classique de la gestion des déchets est basée sur « l’échelle de Lansink ». Cette norme prévoyait 6 étapes dans la hiérarchie des déchets, à savoir :


Les 6 étapes de la vision traditionnelle de la gestion des déchets

Mais de l’accent que nous mettons sur l’économie circulaire, à Bebat, nous nous intéressons davantage au système mis en place par la PBL, l’agence néerlandaise d’évaluation environnementale. Il s’agit de l’institut national d’analyse stratégique des politiques dans le domaine de l’environnement, de la nature et de l’espace. La PBL est une partie organisationnelle du gouvernement central, à savoir le ministère de l’Infrastructure et des Travaux publics. Ce positionnement particulier rend la sauvegarde de son indépendance essentielle pour la PBL.

Pour eux, il existe 9 stratégies circulaires dans la chaîne de production. Ils sont classés par ordre d’importance :

La nouvelle chaîne de valeur globale pour les batteries va être encore plus longue les prochaines années, avec davantage d’étapes intermédiaires. Cette nouvelle chaîne de valeur entraîne aussi l’apparition des activités de démantèlement, de diagnostic de batterie, de préparation à la réutilisation et d’applications de seconde vie.

Chez Bebat nous pensons que, dans le cadre de l’économie circulaire, le recyclage n’est seulement que la troisième option pour traiter les batteries lorsque ces dernières sont arrivées en fin de vie. Tout d’abord, on regarde si la batterie peut encore être réparée ou préparée pour une seconde vie en tant que batterie EV (re-use) ou en tant qu’appareil pour le stockage de l’énergie (re-purposing).

Le schéma ci-dessous en donne une bonne idée et les maillons en vert indiquent là où Bebat/Sorbat seront actifs.

Collecte et transport

L’enlèvement et le transport des batteries EV doivent avoir lieu avec la prudence qui est de mise. La personne qui effectue l’enlèvement doit savoir de quels types de batteries il s’agit. Ceux qui se séparent d’une batterie ne sont généralement pas au courant de sa composition : nickel-hydrure métallique ou lithium-ion pour les batteries EV. Ce dernier type de batterie tombe sous le coup de la réglementation européenne de l’ADR (Accord européen relatif au transport international des marchandises Dangereuses par Route). Le transport de matières dangereuses est lié aux prescriptions spécifiques de l’ADR, notamment concernant le conditionnement ainsi que la manière dont ce transport doit s’effectuer et via quelles voies.

Tip

Chez Bebat, vous pouvez compter sur nos experts de l’ADR qui régleront pour vous cette tâche difficile.

Préparation

1. Diagnostic et démantèlement

Le diagnostic ou l’évaluation est important(e) pour déterminer quelles sont les étapes suivantes possibles. Il s’agit du constat de l’état dans lequel se trouvent précisément les batteries et les cellules, afin de pouvoir déterminer si elles entrent en ligne de compte pour les étapes de remanufacturing, de re-use, de re-purposing (dans des applications de seconde vie) ou de recyclage des matières premières.

Une fois que le choix du traitement de la batterie a été fait (re-use, re-purposing ou recyclage), elle est alors démantelée. En raison des risques de sécurité qui y sont liés, le démantèlement des batteries d’e-mobilité doit être réalisé dans un environnement contrôlé.

2. Réutilisation

La réutilisation (ou re-use) est le traitement de la batterie réalisé afin qu’elle puisse à nouveau être utilisée pour la traction, en tant que batterie EV donc.

3. Seconde utilisation

Le re-purposing est le traitement de la batterie pour une nouvelle utilisation, par exemple en tant qu’unité au sein des systèmes de stockage d’énergie. Dans ce contexte, on parle souvent d’applications de seconde vie.

Recyclage

C’est uniquement si la batterie ne peut plus être réparée ou préparée pour une seconde vie en tant que batterie EV (re-use) ou en tant qu’appareil pour le stockage de l’énergie (re-purposing) qu’il est alors décidé de la recycler, un processus lors duquel les matières premières telles que le cobalt et le lithium sont récupérées.

D’autres matériaux peuvent aussi être récupérés lors du recyclage d’une batterie EV qui est vraiment en fin de vie. Cette illustration donne une bonne idée des différents matériaux qui peuvent être extraits d’une batterie EV.

Composition générique batterie EV

Composition générale du système de batterie EV

Que nous réserve l’avenir ?

Bebat étudie aussi d’autres nouvelles possibilités pour la collecte et, surtout, le transport des batteries. L’approche adoptée par notre pendant néerlandais Stibat (voyez le cas) est à cet égard particulièrement inspirante. Nous la suivons de près, ainsi que d’autres initiatives, pour en tirer des leçons et rester nous-mêmes pionniers dans la collecte et le traitement des batteries EV.

CASE STIBAT

La collecte des batteries avec des véhicules électriques permet de fortes réductions de CO2-besparing

Dans la région de Haarlem, Amsterdam et le nord de la Hollande méridionale, les batteries vides sont désormais collectées de manière électrique. Ce n’est pas un camion roulant au diesel mais un véhicule « zéro émission » (entièrement électrique) qui collecte les batteries vides auprès de plus de 4 000 commerçants, écoles et entreprises, afin qu’elles puissent être traitées pour en extraire les matières premières de valeur.

Cette collecte électrique des batteries permet une réduction significative des émissions de CO2. Plus propre, ce nouveau système évite ainsi un peu plus de 27 tonnes de CO2 chaque année. Après la collecte, les batteries sont traitées pour en extraire les matières premières de valeur. Cela représente donc un bénéfice double pour l’environnement.

Solution européenne avec Reneos

Ensemble, avec nos pendants étrangers, nous voulons offrir dans toute l’Europe des solutions pour le recyclage et la réutilisation des batteries EV. C’est pourquoi Bebat est à l’origine de Reneos, une solution européenne pour les batteries EV usagées.

Reneos est un réseau européen des leaders du marché qui collectent des batteries, issus de différents pays. En travaillant ensemble, nous mettons en commun notre expertise et nos connaissances en matière de technologie des batteries, de dispositions environnementales et légales et aussi de transport ADR. Nous pouvons ainsi collecter des batteries en fin de vie à travers plusieurs pays et frontières, les transporter et les stocker en toute sécurité avant de passer au démantèlement, à la réutilisation, à la seconde vie ou au recyclage de ces batteries.

Philippe Celis, CEO Reneos

C’est pourquoi Bebat est à l’origine de Reneos, une solution européenne pour les batteries EV usagées. Nous voulons ainsi permettre à nos clients de collecter, démanteler, recycler et donner une seconde vie aux batteries de manière aussi simple que possible.

Nous contribuons avec plaisir à favoriser une approche européenne transfrontalière et intégrée qui couvre l’ensemble de la chaîne de valeur de l’écosystème des batteries et qui est axée sur la durabilité dans la phase de conception et de production des batteries, l’utilisation, la réutilisation et le recyclage.

Philippe Decrock, Legal & Public Affairs Manager bij Bebat

Cela implique de réfléchir de manière transfrontalière en collaboration avec nos partenaires étrangers afin d’éviter autant que possible les charges administratives ou d’en décharger les clients.

Reneos, lancé à l’origine en tant que plateforme logicielle, est un système européen de collecte efficace des batteries EV, comprenant un système Track & Trace. Ce système est supporté par notre réseau européen. Le client décide de la suite. Recycler, réutiliser ou seulement collecter et livrer à un endroit déterminé par le client. Toutes ces organisations peuvent collecter ensemble dans tous les pays européens, et y stocker, démanteler, puis faire traiter les batteries. Nous avons pour cela nos propres partenaires ou travaillons avec les partenaires de prédilection du client. Le système Track & Trace permet à ce dernier de tout suivre de près. Nous pouvons ainsi décharger le client de A à Z. Nous le libérons de tous les soucis relatifs aux déclarations et à l’administration, des risques de sécurité liés au démantèlement et au stockage, du diagnostic des batteries EV pour un traitement ultérieur, jusqu’au reporting sur l’efficacité du recyclage.

Philippe Celis, CEO Reneos

Dr. Ir. Alain Vassart

Secrétaire général de l’aisbl EBRA (European Battery Recycling Association)

Expert reconnu en batteries, il dispose notamment de plus de 20 ans d’expérience dans le recyclage des déchets non ferreux dangereux ainsi que de connaissances approfondies sur la réglementation européenne y afférente. Il a été activement impliqué dans la mise en place de la première chaîne de recyclage belge pour les batteries portables, avant même l’arrivée des directives européennes. Il a été membre actif et président d’EBRA pendant 8 ans, avant d’occuper le poste de secrétaire général depuis 2010. Il siège également au comité exécutif de l’ICBR (International Congress for Battery Recycling).

Annick Roetynck

Oprichter & Manager LEVA-EU

Avec un master en sciences politiques en poche, c’est une experte des véhicules électriques légers, active dans ce secteur depuis 1987. En 1995, Annick a participé à la fondation de l’ETRA (l’association européenne des distributeurs de véhicules à deux roues), dont elle était à la tête jusqu’en 2013. En 2014, elle a été engagée en tant que Light Electric Vehicle Manager chez AVERE, l’association européenne pour l’électromobilité. En 2017, elle a fondé LEVA-EU, une organisation commerciale sans but lucratif pour les entreprises du secteur des véhicules électriques légers, organisation qu’elle dirige toujours à l’heure actuelle.

Erik Swerts

Managing Director Alphabet Belgium & Luxembourg

Au cours de ses 30 ans de carrière, il a déjà occupé diverses fonctions dans cette société de leasing et ailleurs. Il est dès lors considéré comme une valeur sûre dans le monde du leasing. Alphabet est une entreprise innovante dans le secteur de la mobilité et de l’e-mobilité commerciales.

Prof. Dr. Ir. Joeri Van Mierlo

Professeur à la Vrije Universiteit Brussel

Au début des années 70, il était déjà un pionnier dans la recherche sur l’électromobilité. Il est le président du MOBI (centre de recherche pour la mobilité, la logistique et la technologie automobile) et c’est un expert des véhicules électriques et hybrides. La technologie des batteries n’a donc quasi plus de secrets pour lui.

Mark Pecqueur

Professeur et chercheur à la haute école Thomas More

Sinds 2013 docent en onderzoeker op de Depuis 2013, il est professeur et chercheur sur le campus De Nayer de la haute école Thomas More à Wavre-Sainte-Catherine. Il met un point d’honneur à préparer ses étudiants en technologie automobile à un avenir qui évolue très vite. Dans le monde des entreprises, Mark Pecqueur est un conférencier très demandé, en raison de son expérience scientifique et de ses vastes connaissances en matière d’automobile, de mobilité, d’énergie et de technologie hydrogène. Ceux qui le suivent sur les réseaux sociaux savent qu’il a une vision très affirmée de l’avenir, mais aussi qu’il aime partager ses connaissances.

Michel Davidts

Mobility Manager bij Eneco voor België en Luxemburg

C’est un spécialiste de l’énergie durable. Après le lancement de Solar pour Eneco en 2009, il a étudié et développé des cas innovants pour la biomasse, l’énergie éolienne, la distribution de chaleur et bien plus encore. Depuis quelques années, il se concentre surtout sur l’électromobilité. Ses domaines d’expertise sont les stations de recharge, l’interchangeabilité, la gestion des données et une prise en charge totale. Il a lancé divers services et plateformes innovants, par exemple pour l’utilisation des batteries en vue d’optimiser les systèmes de réseaux.

Peter Binnemans

Secrétaire général d’Eucobat, l’association européenne des organisations nationales de collecte des batteries

Il est expert en matière de collecte et de recyclage des batteries usagées. Depuis 1997, il est actif au sein du conseil d’administration de Bebat (Belgique). En 2012, il est devenu secrétaire général d’Eucobat, l’association européenne pour les systèmes de collecte des batteries. Il siège également depuis 2001 au conseil d’administration de Recupel, pour la collecte et le traitement des appareils électriques.

Pieter van Bastelaere

CEO TRAXIO Vlaanderen

Traxio est la fédération de la mobilité pour les vendeurs et les réparateurs de voitures neuves et d’occasion, de motos, de vélos, de carrosserie, de pneus, etc. Pieter est membre du comité exécutif de MORA, le conseil de mobilité de Flandre. Ce dernier conseille le gouvernement flamand et le Parlement flamand en matière de mobilité. Pieter est également un administrateur d’Unizo (conseil d’administration et comité de direction), de Voka (comité de direction) et de la FEB (conseil d’administration).

Philippe Jacquemeyns

Product Manager Volvo Trucks Belux

Cet ingénieur commercial a démarré sa carrière en 1991 chez Volvo Trucks BeLux et y a occupé jusqu’à aujourd’hui diverses fonctions dans différents départements. Depuis 2005, il dirige la division Product, Homologation & Sales Engineering BeLux. Son équipe assure le soutien technique pour le service commercial BeLux. En 2011, il est également devenu coordinateur pour les carburants alternatifs. Il est le président du comité technique de la Febiac et est en contact régulier avec la presse spécialisée et les autorités régionales/fédérales.

Stefan Kerckhoven

Managing Director d’Audi Belgique

Il a pris les rênes d’Audi début septembre 2017, après un parcours polyvalent qui a commencé en 1999 chez D’Ieteren Auto. Il a ainsi travaillé dans les services Sales, Pricing, Product Planning, Field Operations et développement de réseau. D’abord chez Volkswagen, puis chez Audi. En 2015, il devient directeur de Volkswagen Commercial Vehicles, puis Managing Director d’Audi D’Ieteren.

Peter Coonen

Managing Director Bebat en Sortbat

Avant de rejoindre Bebat, Peter a travaillé comme PDG de Panasonic Batteries Europe. En 2009, il est devenu directeur général de Bebat, qu’il a cofondée en 1995. En 2010, Bebat a fondé Sortbat, un centre de tri de haute technologie pour les piles. Depuis avril 2017, il est également président d’Eucobat, l’association européenne des systèmes de collecte nationaux pour les batteries.

Philippe Decrock

Legal & Public Affairs Manager Bebat

En tant qu’ancien président du service d’étude de la fédération de la mobilité Traxio et lecteur en gestion de la mobilité à l’UCLL à Louvain ayant autrefois été impliqué dans différents projets relatifs à la mobilité électrique en Flandre, Philippe Decrock occupe désormais le poste de Legal & Public Affairs Manager chez Bebat. Le développement et l’implémentation de l’e-mobilité (partagée) dans l’Union européenne et la réglementation (technique) concernant les véhicules-batteries sont des éléments importants pour lui, tout comme la problématique de la fin de vie des batteries HEV (réutilisation, seconde vie, sécurité et recyclage).

Philippe Celis

CEO Reneos

Philippe Celis travaille en tant qu’E-mobility Consultant pour Bebat depuis 2017. Il fournit à cet égard des solutions sur mesure pour la collecte, le recyclage, la réutilisation et/ou le démantèlement des batteries de traction en Belgique, mais aussi au niveau européen par le biais de Reneos. Reneos est la plateforme européenne des plus grands collecteurs nationaux de batteries qui utilisent un logiciel permettant la traçabilité totale des batteries de traction en fin de vie qu’ils ont collectées.

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